Mardi 26 août 2014

Soirée avec T. et D.

T. était bavard sans être ennuyeux, D. était en forme, et a chahuté maman dans sa propre cuisine.

Lundi 25 août 2014

Continuation du travail aujourd'hui après un week-end et une dernière nuit éprouvants de travail, mais enfin ça y est, je surnage ! J'ai envoyé les notes de cours au collègue qui les attendait, je vois de plus en plus clair sur ce que je vais rendre pour valider cette première année de thèse, je reprends des contacts mail ce matin, ce soir je vais probablement attaquer la relecture de la Tunisie.

Plusieurs passages ou appels ces derniers jours à des proches ayant perdu des proches et qui en sont comme anesthésiés de douleur.

J'ai croisé V. et puis R., les deux m'ont parlé d'enquête sociologique : le premier sur "les jeunes en difficulté en milieu rural", la seconde m'a déversé toutes les difficultés de son boulot sur la tête et expliqué que les relations professionnelles en France sont difficiles. Sans blague !

A. la copine de F. connaît des chômeurs qui par honte restent chez eux toute la journée et n'osent plus sortir. Ils s'achètent un bar parce qu'ils ont du temps, parce que ça coûte moins cher de boire à la maison, parce qu'ils peuvent faire venir les copains et éviter ainsi de sortir. Ils lui avouent qu'ils deviennent accros à la Tv. Elle tient ces détails descriptifs d'une petite étude de sociologie quand elle était à l'université. Lointain écho au mémoire de A. sur les chômeurs tunisiens, qui eux ne peuvent pas rentrer ivres, saouls à la maison, ça fait scandale, ils n'ont pas d'endroit ni pour boire ni pour niquer.

Vendredi 22 août 2014

Nouvel journée de travail, je pousse ma boule sans trop avancer.

Mercredi 20 août 2014

    Ce n'est pas facile, entre le retour d'Espagne, l'atterrissage familial ici, j'ai du mal et j'ai passé une affreuse nuit, entrecoupée de codage et de lecture.
Bons points : malgré tout ça je trouve le moyen d'avancer un peu les tâches à faire avant la rentrée, même si le calendrier s'annonce serré.
Comment mettre en forme le terrain ?
    Très belle et inattendue après-midi de recherche après la nuit calamiteuse et la visite chez les Choc' ce midi, qui m'ont bien accueilli et donné à manger. Ne pas avoir peur de se plonger dans la matière, d'en affronter les difficultés, et pourtant je vois le temps qui se réduit devant moi. Mais "faire quelque chose il se peut". Mnouchkine parle de cette faculté de la jeunesse d'encaisser les échecs et de rebondir, et en quelque manière elle a raison.
    Moment singulier tout à l'heure où par un concours de circonstances j'emmène D. H. au stade dans ma voiture : je lui dis que je suis déprimé en rentrant d'Espagne, il me dit que lui aussi est déprimé de quand il rentre de son village, là-bas l'ambiance est tellement chaleureuse, on va de maison en maison en buvant, alors qu' "ici il n'y a rien, regarde-moi ça, il n'y a rien" (nous sommes sur une petite route départementale), il me dit aussi que j'aurais alors dû passer avant chez eux.

Mardi 19 août 2014

[rien écrit, journée de vacuité où j'opère diverses retriages/rebattages pour la thèse et quelques tâches administratives]

Lundi 18 août 2014

            Aujourd'hui journée de travail sur l'enquête Formation et Qualification Professionnelle (FQP, 2003) pour préparer le cours de statistiques de ce mois de septembre. Je galère plutôt avec le logiciel de stat qui s'appelle R, je suis plus efficace avec l'autre (Stata) avec lequel je travaille habituellement.

A 16h, je m'étends sur le lit pour une petite sieste et me réveille deux heures plus tard avec un horrible mal de crâne qui me tient malgré des médicaments jusqu'au milieu de la nuit, moment où je me réveille pour prendre ses notes.
Dans la nuit parfois j'y vois plus clair sur les différents projets, et sur des possibilités à essayer pour les débloquer.

Dimanche 27 janvier 2013

            Chouette soirée l’autre jour chez M. C. où, profitant de la bonne ambiance, certains sont même allés jusqu’à évoquer assez largement leur sexualité. Je ne savais alors pas trop où me mettre, mais c’était amusant.

            Avec certains rendus de textes, j’ai parfois la vague impression de mieux comprendre la peine des paysans le jour où leurs bêtes partent à l’abattoir – à la fois soulagement et petite pointe de tristesse devant la disparition de ce qui nous donne du mal autant qu’il nous fait vivre.

 

Extrait de « Fragments du monde – tribulations d’un jeune fou », p. 1026, §245

Vendredi 25 janvier 2013

            Aujourd’hui Salah Hamzaoui soutient sa thèse de doctorat d’Etat à 9h30 aux halles aux farines de Paris-7. Il s’agit d’un travail monumental (les fameuses « 1000 pages » !) qui porte sur le syndical majoritaire tunisien, l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT), et ses relations historiquement compliquées avec Bourguiba (1956-1987) puis Ben Ali (1987-2011). Mardi j’ai fait le dactylo en recopiant sous sa dictée son intervention d’ouverture, il était alors un peu fébrile mais aujourd’hui il n’a pas tremblé devant son jury composé de Marnix Dressen, Pierre-Noël Denieuil, Numa Murard, Sonya Herzbrun, René Gallissot, Fethi Ben Slama (moyenne d’âge = +- 62 ans).

S’en sont suivis des palabres universitaires où s’est faite à nouveau sentir l’influence française sur l’université tunisienne, notamment avec un chercheur comme Jacques Berque.

Avant que je ne quitte la séance pour aller au kiné, Marnix Dressen a dit qu’il pouvait être utile de remonter aux générations plus lointaines que la simple parenté pour comprendre les irrégularités apparentes de la reproduction sociale, a rappelé la théorie de Roberto Michels selon laquelle les organisations sont intrinsèquement oligarchiques, et pointé le soi-disant manque d’expérience militante des jeunes chercheurs que ce manque de « une dimension phénoménologique » (sic) amènerait à se tenir trop à distance de leur objet d’étude - alors que lui et Salah ont tâté du syndicalisme avant d’en devenir des spécialistes universitaires. 

 

Extrait de « Fragments du monde – tribulations d’un jeune fou », p. 1026, §245

 

Mercredi 23 janvier 2013

mais bagarreur 

Mardi 22 janvier 2013

Fugace

Lundi 21 janvier 2013

Ecrasement

Dimanche 20 janvier 2013

Entendu en cours de sciences sociales :

 

"Grâce à ces trous noirs, nous décollons de la réalité qui s'offre directement à nous" ; "appréhender" ; "cristalliser" ; "professionnalisation inachevée" ; "empirique et théorique" ; "je vais développer" ; "administration de la preuve" ; "répertoire de conventions" ; "il y a de la déperdition" ; "tout ce que X doit à Y ..." ; "je suis pour un réalisme sociologique qui ..." ; "étudier le dispositif" ; "nous y arrivons seulement aujourd'hui" ; "en position de sociologue qui a fait passer une enquête" ; "J'ai un gars ... c'est un phénomène intéressant" ; "Et quelqu'un comme X Y, qui est spécialiste de __ au collège de France, ne me démentirait pas" ; "nécessairement" ; "la complexité du phénomène" ; "rationalité et efficacité" ; "l'économie scientifique" ; "me semble-t-il" ; "tout à fait intéressant" ; "attentes cognitives" ; "opération d'hybridation des savoirs" ; "il se trouve que je ..."  ; "à tout le moins projeter un éclairage particulier sur le monde dans lequel elle est plongée". 

 

Autant en rire ? 

 

Extrait de « Fragments du monde – tribulations d’un jeune fou », p. 1018, §240

 

Jeudi 17 janvier 2013

          Il fila comme un hussard dans la nuit matinale. Pas une rue sans un livreur de bière ou de journaux, il passe par les trotoirs. Les rues sont encore désertes. Examen médical vite reçu, vite passé, pas de rupture ligamentaire. Vite, vite, ne pas être en retard pour le cours – finalement ennuyeux à mourir. Déjeuner avec A. R. qui l’introduit aux subtilités de sa formation. Vite, vite, il va être 16h, où il donne des cours plutôt que d’en recevoir. Fin de journée pour l’écriture après avoir partagé la soupe et le fromage. Et ainsi filent nos vies ? Vraiment ? Non !

 

Extrait de « Fragments du monde – tribulations d’un jeune fou », p. 1017, §239

Dimanche 13 janvier 2013

         Et voilà ce dimanche soir qui met fin à un bref séjour en Auvergne, à Besse-Saint-Anastaise. Etre au milieu des champs enneigés, voir de timides rayons de soleil briller sur la neige, laisser des idées fraîches affleurer, observer un paysage qui aurait pu servir à tourner la terre du Milieu dans le seigneur des Anneaux, entendre le coulis du ruisseau et au loin les cloches du village, écouter les pas qui craquent dans la neige verglacée, sentir le froid piquant sur sa peau – un doux sentiment de plénitude.

         Revu par la même occasion « Les films rêvés » d’Eric Pauwels (2008, 2*1h30), film scandé par des images qui reviennent, des histoires d’Inde (Las Cazas), et de chef de tribu qui déclare « Nos jeunes ne travailleront jamais. Travailler empêche de rêver, or la sagesse nous vient de nos rêves ». Projection entrecoupée d’interruptions de voisins qui passent et de chiens et de chats devant le projecteur sans s’apercevoir qu’ils sont dans le champ. Pauwels méticuleux, méthodiquement onirique, qui nous emmène dans des rêveries hypnotiques sublimant l’histoire du Monde – mais je m’arrête là, car « Il ne faut pas rêver à la place des autres, c’est impossible » (partie 1).

         J. m’a semblé en pleine forme, C. beaucoup mieux que je ne l’aurais imaginé après sa chute d’échelle, M. dans les affres et les douleurs de la création de longue haleine – la grande œuvre éprouve son créateur, mais aussi ses proches, comment en sortir indemne ?

 

Extrait de « Fragments du monde – tribulations d’un jeune fou », p. 1016, §238

Dimanche 6 janvier 2013

        Il y a eu ce réveil tout empâté de l’autre matin, il y a eu ce défilement des semaines qui arrivent comme des vagues successives, il y a eu cette présentation qui a mal tourné et où je me suis dit que « trop, c’est trop » et que j’avais besoin de me récupérer – tournure réflexive fautive mais qui correspond au geste de s’auto-reprendre.

        Mes carnets regorgent de notes, d’annotations, de gribouillages illisibles, comme des fûts trop pleins, et qui une fois vidés s’avèrent fort décousus : l’accès au savoir pour tous, « nous avons partagé un éclair au chocolat », celui-là qui tel un fanal dans la brume m’a finalement répondu, 843 pour 102 postes, le récit de voyage de Furia au Paraguay, les marxistes qui s’envoient à la tête des arguments tels des marteaux sur l’enclume, celle-là qui me pousse et m’encourage, la surchauffe qui nous fait commettre des erreurs, cette séance de séminaire qui me laisse perplexe, un voyage de 10 ans pour trouver la meilleure mangue de la planète, « l’audace sans dessein n’est que forfanterie » (Nyssen 2010), l’arrachement substantiel entre création et exégèse, Bernard Pudal chez Offerlé, Clipwrap démentiel, le mot « réminiscence », le capitalisme étant ce qu’il est et les rendements horaires ce qu’ils sont, l’idée (discutable ?) qu’il n’est pas de bonne sociologie sans expérience biographique (continuer à lire autre chose), l’expression « avoir de la surface », le manque de temps – qui m’éreinte et me pèse.

Et encore, je ne parle pas de ces grosses questions qui pour l’instant me glissent entre les doigts en agitant leur mouchoir, l’air de dire que jamais je n’arriverai à les arrimer – et que je ferais mieux de leur lâcher les basques plutôt que de les repousser sans cesse à la fin de mon fichier Word.

          En fin de journée, après avoir partagé la galette avec Parpeluche et Langelot, je me suis glissé dans une dégustation à laquelle m’avait convié une belle innocente et où je me suis senti, en ouvrant avec tel code la porte d’entrée de tel numéro, comme un malicieux impétrant dans une société secrète.

 

Extrait de « Fragments du monde – tribulations d’un jeune fou », p. 1009, §233

 

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  • « Je m'appelle Pit, alias Corto Jardenn Bonaventure, j'ai fait beaucoup d'études et puis j'en ai eu marre, alors j'ai fait une pause avant de reprendre - histoire de m'interroger encore un peu. Entreprise ratée ou réussie, je ne sais. Je suis jeune, avec tout ce que ça suppose de parti pris, d'audace, de certitudes absolues, de désarroi, et de ratés. »